Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/211

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Qui lui ravit son pain en brûlant les forêts,
En couvrant les déserts giboyeux de guérets
Que sillonne l’éclair de la locomotive,
Il résiste, hautain, à toute tentative
Que les cœurs généreux font pour le secourir.

Comme l’élan craintif qui se laisse mourir
Au fond des bois, au bord d’une source tarie,
Plutôt que de sortir boire, dans la prairie,
À l’étang où le bœuf va se désaltérer,
Le sauvage aime mieux de misère expirer
Que de tourner le dos aux forêts infinies
Si pleines de parfums, si pleines d’harmonies,
Où, rêveur indolent, et tout plein de fierté,
Il jouit de l’espace et de la liberté.

Aussi, partout cerné par l’industrie ardente,
 
Par le progrès roulant sa vague débordante,
Par les empiétements de l’âpre défricheur
Changeant en sillons chauds les bois pleins de fraîcheur,