Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Font souvent à leurs pieds crouler des avalanches
Dont le bruit va se perdre au fond des antres sourds.

Et la neige, flottant, errant, tombe toujours.

Tout à coup, dominant les clameurs des rafales,
Un soufflement d’enfer, entrecoupé de râles,
Met le comble à l’horreur du bois vertigineux,
Et bientôt, débouchant d’un hallier résineux,
Un orignal géant, la narine fumante
Et les jarrets saignants, passe dans la tourmente,
Poursuivi de bien loin par un chasseur nerveux,
Des raquettes aux pieds, de la glace aux cheveux.
 
Frôlant les arbrisseaux, les rochers et les souches,
L’homme et le fauve vont ardents, fiévreux, farouches,
A travers la montagne et la plaine et le val.

Le braconnier, depuis l’aube, court l’orignal,
Et le soir est tombé sur le bois qui s’agite
Sans lui faire songer à se chercher un gîte.