Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/256

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Le paysan, joyeux, fait bouillir, en chantant,
L’eau d’érable, ― l’esprit enflammé par le lucre
Que doit lui rapporter sa récolte de sucre,
Qui s’entasse et lui jette un reflet miroitant.

Et pendant qu’il surveille, au fond de sa cabane,
Le feu qui convertit la sève en sirop blond,
Son fils, les seaux aux bras, la raquette au talon,
Est en train d’amasser une nouvelle manne.

Vidant chaque godet où chaque arbre a pleuré,
Il se hâte à travers la neige et la broussaille,
Et l’érable lui verse alors par son entaille
Les exquises senteurs dont il est saturé.
 
Tout à coup, près du feu, le père se découvre :
Il vient d’entendre au loin une cloche sonner…
Et pour livrer passage au fils qui vient dîner,
La porte aux ais mal joints de la hutte s’entr’ouvre.