Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Je retourne au soleil la glèbe qui s’épuise,
J’extirpe le chardon et la ronce obstinés,
Je change les déserts en édens fortunés,
Et mon fer à la fois détruit et fertilise.

L’homme devrait toujours m’aimer et me bénir.
Souvent avec douleur je sens sa rude étreinte ;
Sans fléchir je poursuis ma tâche ardue et sainte,
Je fais partout germer et croître l’avenir.

Je ne suscite pas de guerres ni de grèves ;
Avec calme toujours je trace mes sillons,
Dans l’éblouissement des fleurs et des rayons,
Dans les tressaillements ineffables des sèves.

Je peine tous les jours, sans jamais m’épuiser,
Je donne mon travail au pauvre comme au riche.
Entre le paysan et le sol qu’il défriche
J’établis des liens que rien ne peut briser.