Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/71

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Et le soleil fécond, en rougissant les grappes,
Revêt de pourpre et d’or l’érable sans verdeur.
L’arbre national a toute la splendeur
Du manteau solennel des césars et des papes.

Souvent des coups de feu réveillent les échos :
Les nemrods matineux viennent d’ouvrir la chasse,
Et dans les fonds, les prés, sur les monts et les flots
Poursuivent le canard, l’outarde, la bécasse.

Écoutez maintenant chanter, au coin du bois,
Les trayeuses. Leur voix est si fraîche et si douce.
Tout est joie et lumière, et, vers le soir, parfois
L’oiseau gazouille encor près du vieux nid de mousse.

Pourtant hier l’averse a grossi les ruisseaux,
Dérobant tout le jour les plaines éthérées ;
Et, transis par l’air vif et moite des soirées,
Bientôt les citadins vont revenir des Eaux.