Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/118

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et on peut graduer et varier à volonté cette chaleur, en ajoutant des sels au liquide du bain-marie, et rendant, par ce seul moyen, l’ébullition plus ou moins prompte et plus ou moins facile ; on peut y parvenir encore, en gênant l’évaporation, car, dans ce cas, le liquide peut prendre une chaleur beaucoup plus forte, comme on le voit dans la marmite de Papin, les pompes à feu, l’éolipile, et les chaudières des avivages dans la teinture en rouge du coton.

La sublimation diffère de l’évaporation, en ce que la substance qu’on volatilise est solide : les vases qui servent à cette opération sont connus sous le nom de vaisseaux sublimatoires : ce sont ordinairement des boules surmontées d’un long col, et alors on les appelle matras.

Pour sublimer une substance, on entoure de table une partie de la boule du matras ; la matière que la chaleur volatilise va se condenser contre la portion du vase la plus froide, et forme une couche ou calotte qu’on enlève en cassant le vase ; c’est ainsi qu’on forme, dans le commerce, le sel ammoniac, le sublimé corrosif, etc.

La sublimation se pratique ordinairement, ou bien pour purifier certaines substances et les dégager de quelques matières étrangères, ou bien pour réduire en vapeurs et combiner sous cette forme des principes qui s’uniroient diffi-