Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/126

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une si prodigieuse quantité de vapeurs, qu’il est dangereux de les coercer, et que, d’un autre côté, la perte fait un déchet considérable dans le produit, on a imaginé un appareil aussi simple qu’ingénieux pour modérer la sortie et retenir sans risque les vapeurs qui s’échappent ; cet appareil est connu sous le nom de son auteur, M. Woulf, fameux Chimiste anglois : son superbe procédé consiste à adapter l’extrémité d’un tube creux et recourbé à la tubulure du récipient, tandis que l’autre bout plonge dans l’eau d’un flacon à moitié plein qu’on place à côté : de la partie vide de ce même flacon, part un second tube qui va se rendre dans l’eau d’un second flacon : on peut en ajouter plusieurs, en observant les mêmes précautions, avec l’attention néanmoins de laisser le dernier ouvert, pour donner une libre issue aux vapeurs non coercibles : et l’appareil ainsi disposé, on lutte toutes les jointures. On sent déjà que les vapeurs qui s’échappent de la cornue sont obligées d’enfiler le tube adapté à la tubulure du récipient et de passer à travers l’eau du premier flacon : elles éprouvent donc une première résistance qui les condense en partie ; mais, comme presque toutes les vapeurs sont plus ou moins miscibles et solubles dans l’eau, on a calculé la quantité d’eau nécessaire pour absorber la quantité de vapeurs qui se dégagent d’un mélange donné, et on a soin