Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/18

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Nous devons donc à l’alchimie quelques vérités et quelques Chimistes : mais c’est peu, en comparaison de ce que plusieurs siècles auroient pu nous fournir de connoissances utiles si, au lieu de chercher à former les métaux, on s’étoit borné à les analyser, à simplifier les moyens de les extraire, de les combiner, de les travailler, et d’en multiplier et rectifier les usages.

À la fureur de faire de l’or, a succédé l’espoir si séduisant de prolonger ses jours par le moyen de la chimie : on s’est persuadé aisément qu’une science qui fournissoit des remèdes à tous les maux, pourroit parvenir sans effort à la médecine universelle. Ce qu’on racontoit de la longue vie des anciens paroissoit un effet naturel de leurs connoissances en chimie ; les fables nombreuses de l’antiquité obtenoient la faveur des faits avérés ; et les Alchimistes, après s’être épuisés dans la recherche de la pierre philosophale,