Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui-même, concluons qu’à la vérité l’air inflammable n’est pas poison, mais qu’on ne peut pas le regarder comme un air essentiellement propre à la respiration : il en est du gaz hydrogène dans le poumon, comme de ces boules de mousse et de résine qu’avalent certains animaux pendant la saison rigoureuse de l’hiver ; ces boules ne se digèrent point puisque ces animaux les rendent au printemps, mais elles trompent la faim, et les membranes de l’estomac s’exercent sur elles sans danger, comme le tissu du poumon sur le gaz hydrogène qu’on lui présente.

C. Le gaz hydrogène n’est point combustible par lui-même : Ce gaz ne brûle que par le concours de l’oxigène : si on renverse un vase rempli de ce gaz, et qu’on lui présente une bougie allumée, on verra brûler le gaz hydrogène à la surface du bocal, et la bougie s’éteindra du moment qu’on la plongera dans l’intérieur. Les corps les plus inflammables, tels que le phosphore, ne brûlent point dans une atmosphère de gaz hydrogène.

D. Le gaz hydrogène est plus léger que l’air commun : un pied cube d’air atmosphérique pesant 720 grains, un pied cube de gaz hydrogène pese 72 grains. Le baromètre étant à 29.9, le thermomètre à 60, M. Kirwann a trouvé le poids de cet air à celui de l’air commun, comme 84 à 1000, conséquemment environ douze fois plus léger.