Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/222

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On sait depuis long-temps que les animaux ne peuvent pas vivre sans le secours de l’air ; mais les phénomènes de la respiration n’ont été connus que bien imparfaitement jusqu’à nos jours.

De tous les auteurs qui ont écrit sur la respiration, les anciens sont ceux qui en ont eu l’idée la plus exacte : Ils admettoient dans l’air un principe propre à nourrir et à entretenir la vie qu’ils ont désigné par le nom de pabulum vitæ ; et Hippocrate nous dit expressément spiritus etiam alimentum est ; Cette idée qui n’étoit liée à aucune hypothèse a été successivement remplacée par des systèmes dénués de tout fondement : tantôt on a considéré l’air dans le poumon comme un aiguillon (stimulus) sans cesse agissant qui entretenoit la circulation, V. Haller ; tantôt on a regardé le poumon comme un soufflet destiné à raffraîchir le corps incendié par mille causes imaginaires ; et lorsqu’on s’est convaincu que le volume de l’air diminuoit dans le poumon, on a cru avoir tout expliqué en disant que l’air perdoit son ressort.

Il nous est permis aujourd’hui de jeter quelque jour sur une des fonctions les plus importantes du corps humain ; nous la réduirons à quelques principes pour procéder avec plus de clarté.

1°. Nul animal ne peut vivre sans le secours