Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/316

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arrose avec l’urine, l’eau de fumier et les eaux mères ; on garantit les couches par un toit de bruyère. En 1775, le Roi fit proposer un prix, par l’Académie royale des sciences de Paris, pour trouver le moyen d’augmenter la récolte du salpêtre en France, et soustraire les citoyens à l’obligation de laisser fouiller dans les caves pour y chercher et en enlever les terres salpêtrées. Le concours a produit plusieurs mémoires sur cet objet, que l’Académie a réunis dans un seul volume ; et ils ont ajouté à nos connoisances, en nous instruisant, sur-tout, de la nature des matières qui favorisoient la formation du nitre : on savoit, par exemple, depuis long-temps, que le nitre se formoit de préférence près des habitations ou dans les terres imprégnées de produits animaux ; on savoit encore qu’il n’étoit en général à base d’alkali que par le concours de la fermentation végétale. M. Thouvenel, dont le mémoire a été couronné, a prouvé, que le gaz qui se dégage par la putréfaction étoit nécessaire à la formation du nitre, que le sang et puis l’urine étoient les parties animales qui favorisoient le plus sa formation, que les terres les plus divisées et les plus légères étoient les plus propres à la nitrification, qu’il faut ménager le courant d’air pour fixer sur les terres l’acide nitrique qui se forme, etc.

Il me paroît que Becher avoit des connois-