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désire en l’imprégnant d’une nouvelle quantité de ce gaz.

Les anciens Chimistes ont été partagés sur la nature de l’acide muriatique ; Becher a cru que c’étoit l’acide sulfurique modifié par la terre mercurielle.

Cet acide est susceptible de se combiner avec une nouvelle dose d’oxigène : et, ce qui est bien extraordinaire, c’est que par cette nouvelle quantité il devient plus volatil, tandis que les autres acides paroissent acquérir plus de fixité dans ces circonstances ; on diroit même que, dans ce cas, ses vertus acides s’affoiblissent, puisque son affinité avec les alkalis diminue, et qu’il détruit les couleurs végétales bleues, bien-loin de les rougir.

Un autre phénomène non moins intéressant que nous présente cette nouvelle combinaison, c’est que l’acide muriatique s’empare de l’oxigène avec avidité, et que néanmoins, il contracte une si foible union avec lui, qu’il le cède à presque tous les corps, et que la seule lumière peut le dégager.

C’est à Schéele que nous devons la découverte de l’acide muriatique oxigéné : il la fit, en 1774, en employant l’acide muriatique comme dissolvant du manganèse, il s’apperçut qu’il se dégageoit un gaz qui avoit l’odeur distinctive de l’eau régale : il crut que, dans ce cas, l’acide