Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/341

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de l’ammoniaque, comme l’a pratiqué M. Baumé à Paris. Mais presque tout le sel ammoniac qui circule dans le commerce nous vient d’Égypte, où on l’extrait, par la distillation, de la suie qui provient de la combustion des excrémens des animaux qui se nourrissent de plantes salées.

Les détails du procédé qui y est usité ne nous sont pas connus depuis bien long-temps : un des premiers qui nous ait donné la description de ce travail est le P. Sicard ; il nous apprit, en 1716, qu’on remplissoit les vaisseaux distillatoires avec la suie des excrémens de bœuf, et qu’on y ajoutoit du sel marin et de l’urine de chameau.

M. le Maire, Consul au Caire, dans une lettre écrite à l’Académie des Sciences, en 1720, prétend qu’on n’y joint ni urine ni sel marin.

M. Hasselquist a communiqué à l’Académie de Stockolm, une description assez étendue du procédé, d’où il résulte qu’on brûle indistinctement la fiente de tous les animaux qui broutent des plantes salées, et qu’on en distille la suie pour en obtenir le sel ammoniac.

On fait dessécher cette fiente en l’appliquant contre les murs, et on la brûle, au lieu de bois dont le pays est dépourvu. La sublimation se fait dans de grandes bouteilles rondes, d’un pied et demi de diamètre, terminées par un col de deux doigts de haut, et on les remplit jusqu’à