Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/342

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quatre doigts près du col ; on entretient le feu pendant trois fois vingt-quatre heures, le sel se sublime ; et il forme au haut de ces vases une masse qui en prend la forme et le contour. 20 livres de suie donnent 6 livres de sel ammoniac, d’après Rudenskield.

J’avois toujours cru qu’on pourroit extraire du sel ammoniac, en traitant de la même manière la fiente des animaux nombreux qui broutent des plantes salées, dans les plaines de la Camargue et de la crau ; et, après m’être procuré 2 livres de suie avec la plus grande peine, j’en ai extrait 4 onces de sel ammoniac. J’observerai, pour éviter beaucoup de peine à ceux qui voudroient suivre cette branche de commerce, que la fiente produite pendant l’été, le printemps ou l’autonne, ne fournit point de sel. Je ne savois à quoi rapporter la versatilité de mes résultats, lorsque je me convainquis que ces animaux ne se nourrissent de végétaux salés, que lorsque les plantes douces leur manquent, et qu’ils ne sont réduits à la nécessité de recourir aux plantes salées que pendant les trois mois d’hiver. Cette observation me paroît prouver que le sel marin se décompose dans les premières voies et que la soude se modifie à l’état d’ammoniaque.

Le sel ammoniac se sublime journellement par les soupiraux des volcans ; M. Ferber en a trouvé, et M. Sage l’a reconnu, dans les produits volca-