Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/76

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détruit ; et l’on diroit que l’Auteur de la nature, se réservant à lui seul la connoissance de ses loix générales, a placé l’homme entre lui et la matière pour qu’il reçût ces mêmes loix de sa propre main, et les appliquât à celle-ci avec les modifications et les restrictions convenables. Nous pouvons donc considérer l’homme comme bien supérieur aux autres êtres qui composent ce globe : ils suivent tous une marche monotone et invariable, reçoivent les loix et les effets sans modification ; lui seul a le rare avantage de connoître les loix, de préparer les événemens, de prédire les résultats, d’opérer des effets à sa volonté, d’écarter ce qui lui est nuisible, de s’approprier ce qui lui est avantageux, de composer même des substances que la nature ne forma jamais ; et, sous ce dernier point de vue, créateur lui-même, il paroît partager avec l’Être Suprême la plus belle de ses prérogatives.