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ces travaux (M. Pin) y a fait éteindre de la chaux, qui, charriée au dehors par ces petites fentes, s’est saisie de l’acide carbonique et a formé une croûte ou un glacis très-blanc sur toute la surface, de façon que toutes les pierres de cette belle maçonnerie sont liées entr’elles par ce ciment et ne font plus qu’un seul et même corps impénétrable à l’eau.

La régénération de la pierre calcaire se fait lentement par les procédés décrits ci-dessus ; mais on peut la hâter en présentant à la chaux les principes dont elle est avide, et c’est ce qu’on fait dans les travaux en grand.

On éteint ordinairement la chaux en lui fournissant de l’eau en abondance : il s’excite une chaleur violente, la chaux se divise en poussière, et il en résulte une pâte en gâchant fortement à mesure que la chaux se sature.

Le Comte Razoumouski a profité de la chaleur qui se dégage lorsque la chaux s’éteint, pour combiner la chaux avec le soufre. Le degré de chaleur convenable pour opérer cette combinaison est le soixante-dixième ; alors le soufre qu’on met sur la chaux se liquéfie, se colore en rouge et forme un vrai sulfure de chaux.

Pour faire le mortier, il ne s’agit que de pétrir la chaux éteinte, avec du sable ou autres corps insolubles dans l’eau.

On connoît à Montpellier deux espèces de