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acides, d’étinceller par le choc du briquet, etc. mais ces caractères ne me paroissent, ni assez rigoureux, ni assez exclusifs ; car rien de plus commun que le mélange des débris des roches primitives avec ceux des pierres calcaires ; notre Province en offre des exemples à chaque pas ; et ces mélanges, durcis par le temps, ont les deux caractères ci-dessus énoncés : il existe des pierres qui, sans changer de nature, font feu avec le briquet, ou effervescence avec les acides, selon qu’elles sont plus ou moins divisées, telles que le lapis lazuli qui fait effervescence quand il a été pulvérisé, et feu lorsqu’il est en masse ; l’ardoise pulvérisée fait effervescence, et elle n’en fait point lorsqu’elle est en masse. Ainsi les divisions établies sur ces caractères ne sont pas rigoureuses, et on peut, tout au plus, s’en servir en les faisant concourir avec d’autres.

Le naturaliste qui, jusqu’ici, me paroit avoir mis le plus d’ordre dans la distribution des substances minérales, est M. d’Aubenton : tout ce qu’il a dit à ce sujet annonce l’œil exercé de l’observateur, et il a tiré, des propriétés extérieures des corps, tous les caractères qu’il est possible d’y puiser ; mais il n’a pas pu éviter les défauts qu’entraînent avec eux les principes sur lesquels il a appuyé sa méthode.

Aussi profondément pénétré de l’insuffisance de ces méthodes que de la foiblesse de mes