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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

rience et les effets de telle ou telle nourriture sur l’animal, qu’il est possible de déterminer et de connaître les différences que présentent les corps nutritifs. Les sucs digestifs de l’estomac des animaux et les organes des végétaux, animés par des forces vitales que nous ne connaissons pas, ont aussi leur chimie, à laquelle nous sommes étrangers, et dont nous ne pouvons apprécier que les résultats.

C’est donc une erreur que de prétendre déterminer la quantité du principe nutritif par celle que l’eau peut extraire de l’aliment. En partant de ce principe, M. Davy a représenté la vertu nutritive de la betterave par le nombre 136 et celle des carottes par 98 ; tandis que M. Thaer, qui s’est établi sur l’observation, a estimé la première à 57 et l’autre à 98. D’après les mêmes principes, M. Davy a évalué à 151 l’effet des tourteaux de lin, comparativement à celui de la betterave, supposé 136 ; tandis qu’il est prouvé que soixante-dix livres de betteraves sont à peine l’équivalent en nourriture de dix livres de tourteaux.

Pour estimer la vertu nutritive d’une substance, il faut avoir moins d’égard à ses prin-