Page:Chaptal - Chimie appliquée à l’agriculture, Tome 2.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
236
CHIMIE

quels on la faisait bouillir. (Voyez Porta, De distillatione, cap. I.)

Le mot distillation n’avait pas chez les anciens une valeur analogue à celle qu’on lui a assignée depuis quelques siècles. Ils confondaient sous ce nom générique la filtration, les fluxions, la sublimation et autres opérations qui ont reçu de nos jours des dénominations différentes et qui exigent des appareils particuliers. (Jérôme Rubée, De distillatione.)

Les Romains, sous les rois et du temps de la république, ne paraissent pas avoir connu l’eau-de-vie. Pline, qui écrivait dans le premier siècle de l’ère chrétienne, ne la connaissait pas encore ; il nous a laissé un très-bon livre sur la vigne et le vin, et il ne parle point de l’eau-de-vie, quoiqu’il considère le vin sous tous ses rapports. Galien, qui vivait un siècle après lui, ne parle de la distillation que dans le sens que nous venons de rapporter.

Tout porte à croire que l’art de la distillation a pris naissance chez les Arabes, qui de tous temps se sont occupés d’extraire l’arome des plantes et qui ont successivement porté