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Après quoi le citoyen Chaptal, Président de l’École, a dit :


Citoyens élèves,

Aujourd’hui commence la troisième année de vos études. Elle offre des ressources à ceux qui ont montré peu de zèle à remplir leur devoir ; elle présente des moyens de se perfectionner, à tous ceux qui ont la douce satisfaction de mesurer la carrière qu’ils viennent de parcourir, sans éprouver des regrets.

Que celui d’entre vous qui seroit assez mal organisé pour ne pas sentir tressaillir son cœur et ranimer son courage à l’ouverture de cette enceinte, se retire : il cessera de tromper la Nation, qui l’a honoré de son choix, et d’abuser de ses concitoyens qui lui ont accordé leur confiance ; il pourra rester un homme nul, mais il cessera d’être vil. Ce n’est donc plus à celui-là que l’École s’adresse, assez d’autres vont recueillir les leçons que je vais leur donner en son nom.

La connoissance de l’homme est le but de toutes vos études : mais pour acquérir cette connoissance pleine et entière, il faut oser envisager l’homme sous tous ses rapports ; il faut tout rapporter à lui pour tout en déduire ; en un mot, le considérer comme le principal organe dans le système de l’univers.

Celui-là ne sera jamais Médecin qui isole le corps humain pour mieux en étudier les fonctions : lorsqu’il croira connoître l’homme, il n’en connoîtra que le cadavre. Et les beaux rapports de l’homme avec tout ce qui l’entoure, cette action et cette réaction réciproques entre lui et les autres corps,