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L’ART

sont très-beaux ; mais l’opération en est longue et coûteuse. Cependant j’ai vu des teinturiers qui passoient au garançage et aux avivages jusqu’à trois fois, en intercalant les opérations convenables pour passer aux huiles et aux mordans : les couleurs en étoient belles, riches et brillantes ; le coton prenoit un poids considérable, ce qui indemnisoit le teinturier du temps et des drogues qu’il avoit employés ; mais j’avoue que, lorsque les matières tinctoriales sont distribuées avec discernement, on n’a pas besoin de recourir à ces procédés longs et compliqués pour avoir du beau rouge.

Il m’est arrivé très-souvent de donner deux huiles de suite, et sans autre opération intermédiaire que celle de sécher ; j’alunois et engallois ensuite après quatre lessives ; mais on ne peut confier ce travail qu’à des ouvriers très-habiles, parce qu’on a à craindre que la couleur ne soit pas unie.

La proportion de garance varie beaucoup : les uns emploient deux livres par