Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/202

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conditions de paix ». Volney trouvait des raisons à tout, même aux nombreuses plaisanteries qu’on se permettait contre lui et son jeune commandant, et il se bornait constamment à leur dérouler, sans en convenir, le plan de campagne qu’il avait confié à sa mémoire. On s’attendait chaque jour à apprendre la déroute de notre armée et l’invasion de la France par l’armée autrichienne, lorsque les papiers publics annoncèrent la défaite de Beaulieu et l’occupation des forteresses du Piémont.

Volney fut alors très recherché ; chacun allait chez lui pour apprendre les événements futurs, et ses prédictions se réalisaient constamment.

Les Américains ne crurent plus alors que Volney ne fût qu’un voyageur venu parmi eux pour y étudier le pays et la nation : ils se persuadèrent que c’était un militaire distingué qu’on avait proscrit. Ils le croyaient tantôt Moreau, tantôt Masséna, tantôt Augereau ; mais comme tous ces généraux jouaient alors un grand rôle sur le théâtre de la guerre, les bulletins en faisaient souvent mention, et