Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/203

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chaque courrier venait dissiper leur croyance.

Enfin, vers la fin de la campagne, Volney leur découvrit l’origine de ses talents militaires, et il leur avoua franchement qu’il avait tout appris dans un dîner que le jeune commandant, alors âgé de vingt et un à vingt-deux ans, lui avait donné à Nice. « Heureusement, ajouta-t-il, que pour la réputation militaire que je me suis faite ici, il n’a pas changé la moindre chose au plan qu’il s’était tracé. »


Nous avons laissé Bonaparte à Nice, impatient d’agrandir et d’illustrer sa carrière. Carnot l’avait déjà jugé d’après le plan d’invasion de l’Italie, qu’il lui avait envoyé ; il le fit nommer pour aller commander l’arme de l’artillerie au siège de Toulon. Bonaparte y trouva le brave général Dugommier, bien digne de l’entendre et de l’apprécier. Ils concertèrent entre eux le plan d’attaque ; la partie la plus périlleuse en fut confiée à Bonaparte, qui enleva par une manœuvre hardie et habile la principale redoute, ce qui les rendit maîtres de la place et du port.