Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/361

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mes qui le servaient soit dans le civil, soit dans le militaire. Il n’avait égard ni à l’âge, ni aux infirmités, ni à la fatigue. Comme il était toujours absolu et pressé, il n’accordait jamais le temps convenable pour préparer le travail qu’il demandait. On passait les nuits pour le servir, et il était rare qu’il fût jamais satisfait, encore plus rare qu’il eût l’air de vous tenir compte de vos fatigues. Je l’ai vu un jour, à un conseil tenu à Fontainebleau, molester fortement Champagny de ce qu’il n’avait pas pu lui apporter, ce jour-là, des renseignements qui exigeaient de longues et pénibles recherches dans les archives. Le ministre lui observa que l’archiviste, M. d’Hauterive, était malade. Sur ce propos, l’Empereur répliqua brusquement, en se tournant vers Montalivet, qui souffrait horriblement de la goutte : « Eh bien, foutre ! quand les commis sont malades, on les envoie à l’hôpital et on en prend d’autres. »

Napoléon, qui était si impérieux et qui exigeait tant de la part de ses subordonnés,