Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/67

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vérité a été démontrée au Conseil général par la comparaison qu’il a faite de la dépense des bureaux de charité qui se fournissent encore chez les pharmaciens avec celle de ceux qui se pourvoient à la pharmacie centrale.

Le Conseil général a formé un établissement de filature et de tissage pour confectionner toutes les toiles dont on a besoin dans les hospices et hôpitaux. Son but n’a pas été de se procurer cette fourniture à plus bas prix qu’en employant la voie du commerce, mais de donner du travail à deux mille cinq cents femmes et à deux cents hommes qui, sans quitter leur ménage et en soignant leur famille, peuvent gagner de quoi fournir à une partie de leurs besoins. Sans cette ressource auxiliaire, la plupart de ces individus surchargeraient les hospices et les hôpitaux et coûteraient bien davantage à l’administration. L’établissement délivre tous les objets nécessaires à la filature et au tissage, d’après l’invitation du maire et la garantie de quelques notables de l’arrondissement. Lorsque l’administration a assuré son service, elle vend au commerce le reste de ses produits.

Un des établissements les plus utiles que j’aie formés pendant mon ministère, c’est la création d’une École de sages-femmes : cette importante partie du service est mal organisée dans les départements ; les personnes qui s’y vouent à l’art des