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35,000 volumes et de manuscrits précieux, et j’enrichis le jardin de botanique d’une belle orangerie et de serres chaudes dont elle manquait absolument.

Je m’aperçus bientôt que l’École des mines n’était pas organisée de manière à produire tout le bien qu’on s’en était promis : elle portait avec elle les vices de première institution dont presque tous les établissements français de ce genre sont entachés : partout l’état-major, chargé de l’administration, est très nombreux et fortement salarié ; l’instruction donnée à grands frais y est purement théorique, et les élèves qui sortent de ces écoles sont hors d’état ni de former des établissements, ni de diriger les travaux de ceux qui existent.

Je résolus d’améliorer cette institution en fondant des écoles pratiques dans les départements, où les élèves recevraient le complément de leur instruction. L’une de ces écoles fut établie à Pezay en Savoie, auprès d’une mine de plomb qui y était en exploitation ; l’autre, à Gailautern sur les bords du Rhin, au centre des mines de fer, de houille, de calamine, etc.

Dans chacune de ces écoles étaient réunis des praticiens habiles pour chaque partie de la métallurgie, et les leçons se donnaient dans les ateliers où les élèves étaient les principaux ouvriers. Les professeurs et les élèves visitaient successivement toutes les exploitations du voisinage pour y recueillir le