Page:Charbonneau - Aucune créature, 1961.djvu/66

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pays connu. Georges n’était pas peu fier de son comportement et de celui de son fils dans ces moments difficiles. Ni l’un ni l’autre n’avait désespéré même un moment, ni Georges ni son fils n’avaient accepté la possibilité de la défaite. Et ils n’avaient pas tourné en rond. Le moi inconnu que l’homme mûr s’était révélé à lui-même n’avait pas souvent l’occasion de se manifester. Pas un instant, Jean n’avait douté que son père ne le tirerait de là sans encombre. Déjà l’adolescent ne pensait qu’à rassurer sa mère et aux moyens de retracer les deux ruisseaux découverts ce jour-là.

Cette aventure avait étroitement lié les deux hommes qui se ressemblaient par de nombreux autres traits : manquant tous les deux d’intérêt pour le travail manuel — où ils s’étaient imaginé qu’ils ne pouvaient exceller — toujours le nez dans les livres et d’humeur maussade quand Jeanne tentait de les en tirer…