Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/200

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part, il ne pouvait oublier la rivalité traditionnelle des deux maisons. Si les Berthomieu nous avaient aidés, c’était à corps défendant, jamais par affection ; ils nous avaient plus souvent nui.

Mon père ne laissait rien paraître de ses sentiments. Le fils se leva. Il avait décidé d’aborder la question de front. Il prétendit que sa bonne foi avait été surprise par Chamel, qu’il n’avait pas cru que mon aventure politique fût sérieuse.

— Cela ne m’intéresse pas, dit mon père, je veux savoir ce que vous comptez faire.

Ils répondirent d’une même voix :

— Évidemment, nous désavouons entièrement Chamel.

— Ça ne suffit pas.

— Je vous donne ma parole, dit le fils, nous vous donnons notre parole, reprit-il en regardant sa mère avec soumission, que Chamel ne se présentera pas demain à l’inscription.

— Maintenant, nous nous entendons.

Mme Berthomieu, rassurée, s’informa de ma santé.

— Il aurait besoin de se distraire, dit-elle.