Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/82

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Il entrait dans la composition de sa beauté, un éclat des formes qui n’était pas entièrement attribuable à la régularité des traits, à la texture de la peau ou à la proportion des membres, mais plutôt à la vivacité qui caractérisait ses mouvements, au charme puissant qui émanait d’elle.

Elle avait des bras et des jambes d’enfant, dont on sait qu’ils ne changeront plus, mais qui gardent la beauté des membres dans la mue. J’étais ébloui par la saillie des épaules, par les menues attaches des genoux et des poignets. Elle donnait au premier abord une impression de fragilité, comme si elle allait se ternir ou s’effriter sous les doigts. Mais le cou, qu’un étroit col d’alpaca bordait, rassurait aussitôt sur sa consistance. Dans le visage, où s’alliaient la délicatesse et la santé longtemps attendue, le nez dont la tendance à devenir aquilin avait été corrigé par une hérédité moins aristocratique, et la bouche discrètement charnue, avaient été portés à leur perfection.

Elle s’avança près du piano, dans le salon aux tentures bleues, que prolongeait la salle à man-