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ARCHITECTURE.

couler l’eau, est tenue lisse ; mais, comme elle est censée débordé par les tuiles de la couverture, on exprime cette disposition en couronnant le larmier d’une partie saillante nommée la cymaise, du mot grec κυμάτιον, qui signifie ondulation. La cymaise est en effet une moulure ondée ffui présente une partie concave et une partie convexe. — Si la moulure est


larmier du parthénon.


concave en haut et convexe en bas, elle prend le nom de doucine ; si elle est concave en bas et convexe en haut, c’est un talon. Lorsque la moulure est simplement concave, on l’appella cavet. — Ainsi la corniche dorique se compose de trois membres, la mutule, le larmier et la cymaise.

Telles sont les parties constitutives du véritable ordre dorique, du dorique grec. Cet ordre grave, mâle et imposant, où la construction elle-même engendre sa décoration, ne nous est bien connu que depuis l’affranchissement de la Grèce par la victoire de Navarin. Coïncidence fatale ! il s’est trouvé que les Turcs se sont rendus maîtres de l’Attique et du Péloponèse vers le milieu du xve siècle, lorsque la seconde Renaissance éclatait en Italie et se préparait en France, au moment où les grands architectes de l’Occident auraient eu besoin de connaître les vrais modèles et de s’en inspirer, de sorte que la terre classique de l’architecture