Page:Charles Peguy - Cahiers de la Quinzaine 3e serie vol 1-4 - Jaurès -1901.djvu/407

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à la fois collectif et individuel ; comme surtout cela sera vrai de l’assurance contre le chômage, qui est nécessaire et possible, et qui introduira la classe ouvrière organisée au cœur même de la production.


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Liebknecht constate comme un des signes les plus décisifs de la croissance du socialisme en Allemagne, que presque tous les partis sont obligés d’adhérer à ces projets de législation.


Tous les partis, dit-il, à l’exception des anarchistes manchestériens les plus surannés, qui veulent dissoudre l’état en atomes et livrer la société à la libre exploitation des classes possédantes, rivalisent entre eux de sollicitude pour le pauvre homme et pour la classe ouvrière ; et il est hors de doute que le prince de Bismarck, s’il le veut, peut trouver dans le présent reichstag une majorité pour son socialisme d’État. Que le clergé protestant et catholique, que les hobereaux et grands propriétaires fonciers s'accommodent du socialisme d'État — les prêtres l'appellent socialisme chrétien, — il n'y a point là de quoi s'étonner.

Mais c'est un phénomène saisissant et sans analogue dans l'histoire des temps nouveaux, que de voir le parti national libéral, qui, si cassé et chétif soit-il, est toujours partie essentielle de la bourgeoisie allemande, et qui est même la bourgeoisie par excellence, réconcilié avec le socialisme d'État.


Qu’est-ce à dire ? Et puisque la force des choses, l’organisation croissante du parti socialiste et du prolétariat amènent les classes mêmes et les partis