Page:Charles Peguy - Cahiers de la Quinzaine 3e serie vol 1-4 - Jaurès -1901.djvu/478

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conquête, quand le communisme aura été institué, tout l’effort humain accumulé pendant des siècles formera comme une nature bienveillante et riche, accueillant dès leur naissance toutes les personnes humaines, et leur assurant l’entier développement.


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Ainsi, jusque dans le droit révolutionnaire bourgeois, dans la Déclaration des Droits de l’Homme et des droits de la vie, il y a une racine de communisme. Mais cette logique interne de l’idée de droit et d’humanité serait restée inefficace et dormante sans la vigoureuse action extérieure du prolétariat. Dès les premiers jours de la révolution, il intervient. Il n’écoute pas les absurdes conseils de classe de ceux qui, comme Marat, lui disent : « Que fais-tu ? Et pourquoi vas-tu prendre la Bastille, qui n’a jamais enfermé dans ses murs de prolétaires ? » Il marche ; il livre l’assaut ; il décide du succès des grandes journées ; il court aux frontières ; il sauve la révolution au dehors et au dedans ; il devient une force nécessaire et il recueille en chemin le prix de son incessante action. D’un régime semi-démocratique et semi-bourgeois, il fait en trois ans, de 1789 à 1792, une démocratie pure, où parfois l’action des prolétaires est dominante. A déployer