Page:Charles Perrault - Oeuvres choisies, édition 1826.djvu/136

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vissant l’honneur des filles. Le chaperon est une espèce de talisman ; et la jeune fille est protégée par un ermite magicien, dont Rodolphe prend le capuchon et la robe pour recevoir le petit Chaperon rouge qu’il veut séduire. Cette pièce est pleine d’idées ingénieuses ; le songe du second acte est surtout du plus grand effet ; et il fallait une heureuse imagination pour produire cette scène qui transporte le spectateur dans les enchantemens de la plus brillante féerie.

Un autre Petit Chaperon rouge, aussi en trois actes, a été joué la même année à la Porte-Saint-Martin. Le chaperon est pareillement enchanté ; sa perte met la jeune fille sans défense contre Alidor le loup. Le séducteur prend le costume de la mère-grand pour attendre le petit Chaperon ; et les auteurs, MM. Frédéric et Brazier, ont conservé la scène du conte : Ah ! ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes ! Du reste, ils ont mis beaucoup de féerie dans leur drame.

On a fait plusieurs autres pièces sur le sujet du petit Chaperon rouge, que l’on joue même au théâtre des enfans de M. Comte. Le Magasin de Chaperons, ou l’Opéra-Comique vengé, joué au Vaudeville, en 1818, est une parodie-revue, qu’on doit à MM. Théaulon, Désaugiers et Dartois. La mère l’Oye est marchande de modes, et vend des chaperons enchantés, qu’elle a fait faire, dit-elle, sur le patron du conte. Elle ajoute :


Perrault jadis m’en donna le modèle ;
Je l’ai suivi très-scrupuleusement.
La forme n’en est pas nouvelle ;
Mais le vieux est toujours charmant.