Page:Charles Perrault - Oeuvres choisies, édition 1826.djvu/319

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Pour l’Hymen dont le jour s’avance,
On voit travailler tous les Arts
Ici se font de magnifiques chars
D’une forme toute nouvelle,
Si beaux et si bien inventés,
Que l’or qui partout étincelle
En fait la moindre des beautés.
Là pour voir aisément et sans aucun obstacle
Toute la pompe du spectacle,
On dresse de longs échafauds,
Ici de grands Arcs triomphaux
Où du Prince guerrier se célèbre la gloire,
Et de l’Amour sur lui l’éclatante victoire.

Là, sont forgés d’un art industrieux,
Ces feux qui par les coups d’un innocent tonnerre,
En effrayant la Terre,
De mille astres nouveaux embellissent les Cieux.
Là d’un ballet ingénieux
Se concerte avec soin l’agréable folie,
Et là d’un Opéra peuplé de mille Dieux,
Le plus beau que jamais ait produit l’Italie,
On entend répéter les airs mélodieux.

Enfin, du fameux Hyménée,
Arriva la grande journée.

Sur le fond d’un Ciel vif et pur
À peine l’Aurore vermeille
Confondait l’or avec l’azur,
Que partout en sursaut le beau sexe s’éveille ;
Le Peuple curieux s’épand de tous côtés,
En différents endroits des Gardes sont postés
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