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DE LOUIS-LE-GRAND. 307
Tournent contre lui seul leurs armes conjurées ;
Il abat leur orgueil, il confond leurs projets,
Et pour tout châtiment leur impose la paix.


Instruit d’où vient en lui cet excès de puissance,
Il s’en sert, plein de zèle et de reconnaissance,
À rendre à leur bercail les troupeaux égarés,
Qu’une mortelle erreur en avait séparés,
Et par ses pieux soins, l’hérésie étouffée,
Fournit à ses vertus un immortel trophée.


Peut-être qu’éblouis par tant d’heureux progrès,
Nous n’en jugeons pas bien, pour en être trop près ;
Consultons au-dehors, et formons nos suffrages
Au gré des nations des plus lointaines plages,
De ces peuples heureux, où plus grand, plus vermeil,
Sur un char de rubis se lève le soleil,
Où la terre, en tout temps, d’une main libérale,
Prodigue ses trésors qu’avec pompe elle étale,
Dont les superbes rois sont si vains de leur sort,
Qu’un seul regard sur eux est suivi de la mort.
L’invincible Louis, sans flotte, sans armée,
Laisse agir en ces lieux sa seule renommée ;
Et ces peuples, charmés de ses exploits divers,
Traversent sans repos le vaste sein des mers,
Pour venir à ses pieds lui rendre un humble hommage,
Pour se remplir les yeux de son auguste image,
Et gouter le plaisir de voir tout à la fois,
Des hommes le plus sage, et le plus grand des rois.


Ciel à qui nous devons cette splendeur immense,
Dont on voit éclater notre siècle et la France,