Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/286

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CHANSON II.
Tiengne soy d’amer qui pourra,
Plus ne m’en pourroye tenir,
Amoureux me fault devenir,
Je ne sçay qu’il m’en avendra.
Combien que j’ay oy, pieçà ,
Qu’en amours fault mains maulx soulTrir,
Tiengne soy d’amer qui pourra ,
Plus ne m’en pourroye tenir.
Mon cueur devant yer accointa
Beauté qui tant le scet chierir
Que d’elle ne veult départir;
C’est fait, il est sien et sera.
Tiengne soy d’amer qui pourra.
CHANSON III.
Quelque chose que je dye
D’Amour ne de son povoir,
Touteffoiz, pour dire voir,
J’ay une Dame choisie,
La mieux en bien accomplie
Que l’en puist jamais veoir,
Quelque chose que je dye
D’Amour ne de son povoir.
Mais à elle ne puis mie
Parler, selon mon vouloir,
Combien que, sans décevoir,
Je suis sien toute ma vie,
Quelque chose que je dye.