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leur figure, quoique réduits en charbons, etc. On trouvera sans doute dans la suite quantité d’autres choses fort curieuses, surtout si la recherche est mieux conduite à l’avenir que par le passé. En arrangeant en bel ordre tout ce qu’on y déterrera, on aura sans doute le plus singulier recueil d’antiquités qu’il soit possible de rassembler. Je voudrois bien, mon cher président, qu’on pût se flatter de faire la découverte de quelque ancien auteur de nos amis, d’un Diodore, par exemple, d’un Bérose, d’un Mégastène, ou d’un Tite-Live, même des cinq livres de l’Histoire romaine de Salluste que nous avons perdus, quoique alors toute la peine que je me suis déjà donnée pour les refaire fût elle-même perdue ; mais ce seroit folie que d’imaginer que quelques manuscrits eussent pu résister, et à l’événement qui a causé la ruine d’Ercolano, et à dix-sept siècles de séjour dans le sein de la terre[1].


LETTRE XXXIV

À M. DE BUFFON


Mémoire sur le Vésuve.


Rome. 30 novembre 1739.


Je viens, mon cher Buffon, de m’entretenir avec M. de Neuilly et notre ami le président Bouhier, du Vésuve ainsi que de la découverte nouvellement faite de l’ancienne ville d’Herculée, ensevelie sous les ruines du mont Vésuve. Rien au monde n’est plus singulier que d’avoir retrouvé une ville entière dans le sein de la terre.


  1. Le musée Degli Studi possède aujourd’hui 5,000 Papyri trouvés dans les ruines d’Herculanum. Près de 3,000 feuilles ont été déroulées et n’ont rien ajouté d’important aux monuments de la littérature antique.