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HISTOIRE

roi, qui, suivant eux, n’avait pas d’autre objet que de l’entraîner à rendre ses bonnes grâces aux missionnaires. Cependant l’ambassadeur partit de Nangazaqui, accompagné de quatre religieux européens, de quelques jeunes jésuites japonnais, des quatre ambassadeurs revenus de Rome et de vingt-six ou vingt-sept négociants portugais qui avaient fait les plus grands efforts pour donner à l’ambassade un aspect brillant et imposant. Le voyage fut long, mais il y avait longtemps qu’on n’avait fait autant et de si illustres conversions qu’en fit le P. Valegnani dans ce trajet. Partout on fit à l’ambassadeur les plus magnifiques réceptions, et les seigneurs idolâtres eux-mêmes le comblèrent de marques de respect et d’affection.

Le roi de Bungo, Joscimon, vint trouver le P. Valegnani sur la route. Déjà il avait demandé à rentrer dans le sein de l’Église, maison connaissait trop la légèreté et la faiblesse de son caractère pour croire sa conversion sérieuse. Cependant il accompagna de tant de larmes ses promesses de réparer tout le mal qu’il avait fait, et la mémoire du roi Civan plaidait si efficacement en sa faveur, que le P. Valegnani crut devoir lui tendre les bras, et la cérémonie de sa réconciliation eut lieu avec une grande pompe.

À Ozaca, les missionnaires furent agréable-