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DU JAPON.

ment surpris par la visite d’Ucondono. Ce grand homme était plus que jamais inébranlable dans sa foi, et il leur protesta qu’il regardait comme le jour le plus heureux de sa vie, celui auquel il avait tout perdu pour Jésus-Christ.

(1591) Lorsque le P. Valegnani, avec sa brillante escorte, arriva à Méaco, l’empereur lui fit rendre les plus grands honneurs, lui donna un de ses palais pour habitation, et convoqua tous les grands à un repas somptueux, pour donner plus d’éclat à l’audience qu’il allait donner à l’ambassadeur. Le cortège se rendit au palais dans l’ordre le plus imposant : on voyait d’abord un magnifique cheval arabe, richement caparaçonné, conduit par des palefreniers en costume musulman. Le vice-roi avait envoyé en présent deux chevaux arabes, mais il en était mort un en chemin. Derrière le cheval, on portait les autres présents, consistant en armes, étoiles, etc. Ensuite venaient des pages magnifiquement vêtus ; puis les ambassadeurs japonnais, vêtus, à l’ilalienne, des habits de velours noir à passements d’or que le pape Grégoire XIII leur avait fait faire ; le P. Valegnani et ses religieux les suivaient, portés chacun dans un magnifique norimon. Enfin la marche était fermée par les Portugais à cheval, couverts d’or et de pierreries. L’ambassadeur fut