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HISTOIRE

ne passe sur le pont sans permission, et, pour plus de sûreté, il y a trois inspecteurs jurés dont l’un se tient toujours auprès de la porte pour fouiller tout le monde, à l’exception des interprètes et de ceux de leurs fils à qui l’on permet de traiter avec les Hollandais, pour apprendre leur langue. De plus, tout le temps que les vaisseaux sont dans le port ou dans le havre, quatre hommes doivent être entretenus dans le Monban aux dépens de la ville, et quatre autres aux dépens des marchands de soie, pour renforcer ce poste.

La seconde garde est le Mauariban ; c’est le guet ou la ronde composée de six habitants, gens de travail. Ils vont et viennent les uns à la rencontre des autres toute la nuit, dont ils marquent les heures en frappant deux rouleaux de bois l’un contre l’autre. Leur principal emploi est de découvrir les voleurs et de prévenir les accidents du feu. Enfin les Hollandais font de leur côté une espèce de patrouille pendant la nuit, pour se précautionner contre leurs propres gardes, qui, sans cela, ne manqueraient pas de les voler.

C’est aux dépens de la Compagnie hollandaise que sont payés tous les officiers préposés à la surveillance de l’île, ou plutôt on destine à cette dépense une partie des marchandises apportées par