Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/107

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nêteté, je n’ai pu l’obliger à m’épouser ; mais vous lui parlerez, vous le persuaderez : il le faut absolument. Oû irois-je, loin de vous ? Quand je pourrois me résoudre à vous quitter, oû irois-je ? Pourrois-je rentrer dans ma patrie, dont vos parens m’ont fait sortir ? Il faut que je reste ici, et c’est bien assez d’y vivre étrangère, je ne pourrois y vivre déshonorée. Émilie gardoit le silence. Peut-être, dit Mme. de Vaucourt, qu’avec un peu d’argent je persuaderai ce jeune homme. Non, Madame, dit Josephine, l’argent ne le tenteroit pas ; il ne manque de rien auprès de son Maitre, et d’ailleurs je ne pourrois souffrir qu’il se vendit à vous ; je ne pourrois souffrir de vivre avec lui si on l’avoit acheté. Il faut qu’il m’é-