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ce. Qu’en Italie il s’étoit attaché aux Peintres, aux Musiciens, aux Architectes ; au lieu qu’en France il avoit tourné au profit de l’esprit, des ouvrages d’esprit, et avoit rendu la vie privée plus agréable et l’individu plus aimable. Laissons-là quelques exceptions, continuai-je en m’adressant aux deux Françoises, et avouons que nous manquons de goût et sommes mesquins dans les ouvrages de l’art qui ont le public pour objet, dans ceux qui demandent unité, grandeur, dignité. Mais ce n’est pas là que notre mauvais goût m’a le plus choqué. Notre prétendue gaité du carnaval étoit digne des tems barbares ; nos masques faisoient pitié et horreur. Après tout, quel peuple n’a pas son carnaval et ses orgies hideuses, sans compter