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la Comtesse : ce que vous lisez n’est-il pas extrêmement joli ? Joli ! s’écria Théobald ; joli ! c’est effroyable, c’est désolant. Mais, donnez ; voyons ce que cela deviendra, et si l’amant… donnez, il vaut mieux lire ; cela me calmera peut-être. Il lut jusqu’à la fin sans dire un seul mot et resta frappé de la dernière ligne : je ne puis vivre heureux sans elle ni avec elle.

Pendant que la Comtesse adressoit quelques réflexions à Émilie, tant sur l’ouvrage que sur l’étrange humeur de son cousin, celui-ci va trouver la femme de chambre de sa mère, qui avoit été sa nourrice et sa bonne, et la prie instamment d’attirer la jeune Comtesse hors de la chambre, pour qu’il pût être quelques instans seul avec Émilie,