Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/308

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tions décentes. Il paroit que dans les commencemens du Christianisme, on ait voulu à la fois abolir le Sabat et le remplacer. L’abolir, pour mieux faire oublier le Judaïsme, et parce qu’il eut été difficile en conservant le Sabat, d’en faire disparoître la trop minutieuse observance : le remplacer, parce que l’institution en étoit bonne. En effet, c’étoit un jour arraché à la tyrannie d’un maître et à celle de notre propre avidité ; c’étoit un jour donné à la santé pour réparer des forces épuisées ; à la réflexion, pour sortir de l’étourdissement que cause un travail assidu ; à l’amitié, pour favoriser ses douces communications. Il est bien vrai que le Dimanche on joue, on s’enivre, on se bat plus que les autres jours, mais de