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homme qu’il étoit, avoit la manie d’étonner l’univers par une rare réunion de talens : Allemand, il voulut écrire en françois, Roi, conquérant, législateur, il voulut être poëte. Jamais Voltaire ne le flatta plus adroitement que lorsqu’il lui dit :

À Salluste jaloux je lirai votre histoire.
À Licurgue vos loix, à Virgile vos vers.

Frederic II me paroit avoir pris Julien l’apostat pour modèle : même vrais talens, même ostentation de talens.

Modération. Qu’un homme pieux et doux me la recommande au nom de la Religion, qu’un homme sage et plus âgé que moi m’y exhorte au nom de l’expérience, j’écoute, je me soumets ; ou si ma passion, résiste, combat, et remporte une malheureuse victoire, je