Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous voila levée et votre déjeûner est prêt. Vite, je cours à l’Église : c’est aujourd’hui la fête de St. Sigismond, patron du village ; après la messe je resterai au Sermon. Mais tu n’entends presque pas l’allemand, dit Émilie. N’importe, répondit Josephine ; toujours est-il à-propos de rester au Sermon, et j’ai mille fois entendu dire, que les maux de la France ont commencé, quand on ne s’y est plus soucié de Sermons ni de Messes, de Fêtes ni de Dimanches. Ah ! Mademoiselle, c’est une terrible chose que d’oublier entièrement son Dieu et son salut. Si les Rois de la terre avoient su ce qu’ils faisoient, ils auroient mieux servi le Dieu du Ciel : ils nous ont donné l’exemple de ne respecter rien… Mais j’entends la cloche. Adieu Mademoiselle.