Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/30

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Cependant cette première période de l’émancipation n’avait pas été sans tiraillements au sein de la société coloniale ; sans récriminations de la part des zélateurs de la mesure ; enfin, sans embarras pour les autorité locales, comme pour le gouvernement métropolitain.

Second comité d’enquête. La chambre des communes, voulant s’assurer par elle-même si l’acte d’abolition de l’esclavage était efficacement applique, avait nommé, dès 1836, et sur la motion de M. Buxton, un comité qui, après s’être livre à une enquête, avait signalé les améliorations qui lui paraissaient encore à réaliser.

Troisième comité d’enquête. Un nouveau comité, élu en 1837, ne fit point de rapport, ou, du moins, son rapport ne semble pas avoir été imprimé. Vers la fin de cette même année il fut question de nommer encore un comité. L’opinion, excitée par les associations abolitionnistes, et outrée de l’inerte opposition des législatures coloniales aux mesures réclamées par la métropole. se prononça très-énergiquement contre tout délai qui ne tendrait qu’a prolonger les maux de l’esclavage, selon cite plutôt aggravés qu’atténués par l’apprentissage.

L’acte d’abolition établissait, on l’a vu, que le temps d’apprentissage cesserait, pour la population noire des cités, au 1er août 1838, et seulement deux ans après, en 1840, pour celle des campagnes.

L’opinion se prononce contre l’apprentissage. L’opinion extérieure, soutenue par de puissantes associations et représentée aux deux chambres des lords et des communes par des orateurs éminents, demanda, avec les plus vives instances, que, revenant sur cette disposition de l’acte, le parlement prononçât la cessation générale de l’apprentissage dès 1838.