Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (2).djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’année 1838 vit se multiplier le nombre des pétitions qui, avec des instances croissantes, invoquèrent l’intervention du parlement pour faire cesser le système d’apprentissage.

chambre des lords. — Lord Brougham. Ces prétentions trouvèrent, à la chambre des lords, l’appui de lord Brougham. Dans la séance du 20 février, il développa longuement une motion dont le double objet était d’indiquer les mesures les plus propres à mettre fin à la traite des noirs, et d’arriver à la suppression définitive de l’apprentissage au 1er août suivant[1].

Les résolutions proposées par lord Brougham ayant été presque toutes comprises dans le bill ultérieurement présente par le cabinet, et qui se trouve reproduit dans la troisième partie du présent volume, on a dû se dispenser de les citer.

Lord Glenelg. Lord Glenelg, secrétaire d’Etat des colonies, se félicita de voir son noble collègue reconnaître que la condition des noirs s’était sensiblement améliorée sous le régime de l’apprentissage. Les rapports parvenus des colonies ne pouvaient laisser le moindre doute à cet égard. Il devait donc, dans le mutuel intérêt des noirs émancipés et des anciens maîtres, s’opposer à la suppression anticipée du système transitoire qui avait eu de si bons résultats. De graves abus, il devait l’avouer en les déplorant, avaient eu lieu ; mais il croyait le moment enfin venu où, se conformant aux vues du gouvernement, les législatures locales adopteraient les mesures qu’il se proposait de soumettre prochainement au parlement[2].

  1. Hausard’s parliamentary debates, 1838. vol. XL, colonnes 1284 à 1316.
  2. Ibid. colonnes 1330 à 1341.