Page:Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (1).djvu/114

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les principes de notre sainte religion. Nous avons donc résolu de poursuivre l’objet de la pétition présentée au comte Grey et à ses collègues par une députation de délègues réunis dans cette métropole en 1833. Par cette pétition, nous déclarâmes, dans les termes les plus formels, que nous nous engagions collectivement ou individuellement à poursuivre, par tous les moyens légitimes, l’extinction de l’esclavage, sous quelque forme qu’il se présentât et de quelque sanction qu’il se prévalût.

« Nous sommes convaincus de la manière la plus positive, et principalement d’après les documents officiels, que l’esclavage subsiste dans ses plus essentiels effets ; que même ces effets sont parfois aggravés dans les colonies anglaises ; que l’acte impérial en apparence rendu pour l’émancipation des noirs, qui a coûté la somme énorme de vingt millions sterling (500,000,000 fr.), a été systématiquement annule par les législatures et la magistrature spéciale des colonies.

« Nous représentons respectueusement à Votre Seigneurie que le résultat de cette expérience, conforme aux inspirations d’une saine politique et aux principes de l’éternelle équité, prouve, ainsi que les leçons de l’histoire, que l’esclavage, rebelle à l’action de la législation, est un mal dont ou ne peut trouver le remède que par son immédiate extirpation. Le système d’apprentissage, comme tous les autres palliatifs du crime, a démontre l’impossibilité absolue de concilier le bien avec le mal, de combiner la lumière avec les ténèbres. Aussi sommes-nous prévenus de ne pas prolonger davantage le mal dans l’espoir que le bien en pourra résulter.