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claves a la Jamaïque, dont le capital, des 1811, était évalué à 58,125,288, et le produit annuel à 11,169,661 liv. st.[1]

Ces chiffres disent assez avec quelle sollicitude il dut être pourvu à l’exécution de l’acte d’émancipation dans cette opulente colonie.

Les juges spéciaux, dont le nombre fut porté jusqu’à 60, durent adresser au gouverneur, d’abord chaque semaine, puis tous les mois, le rapport circonstancié de leur juridiction dans chaque district. L’indication des habitations visitées, le nombre et la nature des punitions infligées, l’état des maisons de correction et des salles d’asile, les progrès de renseignement moral et religieux des apprentis, enfin la situation agricole de l’île, rien n’est omis dans ces rapports.




1833Le 8 octobre 1833, l’acte d’émancipation, décrété par la métropole, fut porté à l’assemblée de la Jamaïque par lord Mulgrave, gouverneur de la colonie. La communication fut accueillie favorablement, ainsi qu’on en pourra juger par les paragraphes suivants de la réponse de l’assemblée :

« L’assemblée remercie Votre Excellence de l’habile emploi qu’elle a su faire des forces placées sous son commandement, et des précautions qu’elle a prises pour maintenir la sécurité publique. Nous espérons sincèrement que vos efforts seront couronnés de succès, et que, grâce à la divine providence, la tranquillité de l’île sera garantie.

« Jamais les habitants de la Jamaïque n’ont détendu l’es-

  1. Colquhoun.